ARTICLE SUR LES CODES TYPOGRAPHIQUES PROPRES À LA LANGUE FRANÇAISE À APPLIQUER EN TRADUCTION

Décembre 2024

Thème : les codes typographiques propres à la langue française à appliquer en traduction

DÉCEMBRE 2024 : ARTICLE SUR LES CONVENTIONS TYPOGRAPHIQUES EN FRANÇAIS

La langue française comme toutes les langues écrites possède ses propres codes en matière de typographie qu'il faut connaître pour bien les appliquer en traduction mais aussi en rédaction. Cet article complète celui sur les règles de ponctuation en français en apportant quelques explications supplémentaires concernant notamment les espaces et les espaces insécables.

Définition

D'après le Robert en ligne, la typographie désigne, je cite : « 1. Ensemble des techniques permettant de reproduire des textes par l'impression d'un assemblage de caractères en relief (par opposition aux procédés par report : offset, etc.) ; spécialement les opérations de composition. 2. Manière dont un texte est imprimé (quant au type des caractères, à la mise en pages, etc.) ». La typographie correspond donc à la manière dont un texte est imprimé sur papier ou affiché sur un écran numérique. Elle traite principalement des types de caractères (majuscules et minuscules ; romain, italique…), de la ponctuation, des espaces, des procédés d'abréviation, de la manière d'écrire les nombres et de la mise en page. Des règles typographiques déterminent une sorte de norme, mais leur interprétation et leur application sont souvent délicates sur certains sujets avec beaucoup de cas particuliers et de points de détail, et ces conventions n'ont donc pas de caractère obligatoire et évoluent régulièrement. (Source : https://dictionnaire.lerobert.com/guide/qu-est-ce-que-la-typographie

Les règles de ponctuation

Les codes typographiques permettent de rendre les textes bien lisibles et pour commencer les règles concernant les espaces sont les plus importantes à respecter. Tout d'abord, les signes simples qui ne prennent pas d’espace simple avant, mais en ont une après sont la virgule, le point, les points de suspension. Ensuite, les signes doubles dont la plupart prennent une espace insécable avant (qui permet à un mot de ne jamais être séparé de son signe, et elle est obtenue sur le clavier en appuyant simultanément sur ctrl + maj + barre d’espace) et une espace simple après le point d’exclamation, le point d’interrogation, le point-virgule, les deux-points. De plus, l'espace insécable  s'utilise avant les signes % et après n°, entre les abréviations des titres de civilité (M., Mme, MM. etc.) et le nom propre, dans une date, après le nombre des jours, et avant le nombre de l’année, dans l’indication d’une mesure, entre le nombre et l’abréviation de l’unité de mesure, dans l’indication des heures, entre les nombres et les abréviations « h », « min » et « s », dans l’indication d’une somme d’argent, entre le nombre et l’abréviation du nom de la monnaie, de même qu’entre les tranches de trois chiffres.
Toutefois, deux signes doubles obéissent à des règles de typographie différentes :
- Les guillemets français (à chevrons « (alt + 0171) et » (alt + 0178) et non ‘‘ (alt + 0147) et ” (alt + 0148), qui sont les guillemets anglais que l’on utilise uniquement à l’intérieur d’une première citation) fonctionnent en symétrie : le guillemet ouvrant prend une espace simple avant et une espace insécable après, le guillemet fermant prend une espace insécable avant et une espace simple après.
- Les tirets cadratin (ctrl + alt + - du pavé numérique) et semi-cadratin (ctrl + -  du pavé numérique) prennent une espace simple avant et après lorsqu’ils sont utilisés en incise. S’il s’agit d’un tiret de dialogue, il n’y a pas d’espace avant, mais une espace insécable après. Attention à ne pas confondre les tirets avec les traits d’union qui servent à relier deux mots pour en former un autre et ne prennent aucune espace ni avant ni après.

Quant aux citations, elles sont normalement encadrées de guillemets. Les citations dans un communiqué de presse ou un article de presse, lorsqu’elles reprennent des propos tenus dans le cadre d’une interview avec un journaliste, sont généralement mises en italique. S’il y a une incise, quelle que soit sa longueur, l’incise doit rester en romain. La citation doit toujours être encadrée de guillemets. 
Pour plus de lisibilité, les citations de documents officiels sont mises en italique. Si la fin de la phrase ou certains éléments de la phrase ne sont pas cités, la partie manquante est indiquée par des points de suspension entre crochets […]. 
Dans une citation, lorsqu’il y a une incise brève, les guillemets ne doivent pas nécessairement être fermés avant l’incise et ni rouvert après l’incise. Par contre, si la citation est mise en italique, l’incise doit rester en romain. Pour les citations d’une certaine longueur, surtout s’il y a plusieurs paragraphes, il est possible de les mettre en évidence en modifiant la police de caractères et en plaçant l’ensemble de la citation en retrait. Dans ce cas, les guillemets ne sont pas nécessaires, mais le début et la fin de la citation doivent apparaître clairement. (Source : https://translation-council-support-group.web.cern.ch/sites/default/files/Guide%20de%20typographie.pdf)

Les règles concernant les majuscules

Très différentes d'une langue à l'autre l'utilisation des majuscules en français concerne essentiellement les noms propres comme les noms de personnes, d'institutions, de régions géographiques, de titres d’ouvrages ou d'œuvres. Les majuscules doivent obligatoirement porter l’accent, même quand le texte lui-même est écrit en majuscules (par exemple À, É, È, Ê, etc.).
Elles sont également utilisées pour les sigles, acronymes et abréviations (par exemple ONU, Mme, etc.)
Bien connaître les règles concernant les majuscules en français permet d'éviter certaines erreurs comme pour les unités de mesure km (kilomètre) ou l (litre) qui s'écrivent en minuscules. Pour un même mot comme par exemple anglais, le substantif Anglais s'écrit avec une majuscule alors que l'adjectif anglais s'écrit avec une minuscule. 
En cas d'utilisation d'un nom particulier pour désigner un organisme, une machine, une convention, etc. bien déterminés, ce nom peut être considéré comme un nom propre, et prend donc une majuscule. Par contre, on ne met pas de majuscule à un nom commun, même s’il est repris sous forme de sigle.
Pour les ministères et départements fédéraux ou nationaux selon le pays, en général on écrit « ministère » et « département fédéral » avec une minuscule et les substantifs désignant les domaines de compétence avec une majuscule.
Pour les titres et fonctions, les mots « président », « vice-président », « directeur général » et « secrétaire général » ainsi qu’« administrateur » prennent une majuscule lorsqu'ils concernent une personne bien déterminée. Cela inclut le cas où le nom de la personne est indiqué à la suite de son titre, après une virgule. En revanche, pas de majuscule si le nom de la personne est mentionné en premier lieu, le titre indiqué après la virgule ne servant dans ce cas que à préciser la fonction et ne se substituant pas au nom de la personne.
Ils s’écrivent toujours avec une majuscule dans les formules d’appel et les formules de
politesse dans les lettres.
Ils s’écrivent avec une minuscule s’ils sont accompagnés d’adjectifs tels que ce, leur, actuel, ancien, prochain, etc. ou s’ils sont suivis immédiatement, sans virgule, du nom de la personne, s’ils se réfèrent à la fonction et non à la personne, s’ils sont au pluriel.
Font toutefois exception, les noms de fonction utilisés dans les formules d’appel et les formules de
politesse dans les lettres qui s’écrivent dans ce cas avec une majuscule.
Les titres de périodiques s’écrivent avec une majuscule au premier substantif, et également
une majuscule pour l’article qui précède si celui-ci fait partie du titre.
Par contre, les noms de diplômes s'écrivent sans majuscule tout comme les noms de diplômes dans une autre langue s’ils sont devenus usuels en français (par exemple un master).
Les noms propres de lieux et les noms communs utilisés comme noms propres prennent
une majuscule. Par exception, c’est l’adjectif qui prend une majuscule lorsque c’est lui qui
caractérise le nom. Les points cardinaux ne prennent pas de majuscule lorsque le mot désigne une direction, mais prennent une majuscule dans les noms géographiques constituant des expressions figées et dans les expressions désignant un pays, une région ou une zone.
Les noms de voies (place, route, chemin, etc.) ne prennent pas de majuscule, mais le nom qui suit, qui est toujours considéré comme un nom propre en prend une. (Source : https://translation-council-support-group.web.cern.ch/sites/default/files/Guide%20de%20typographie.pdf)

Les règles concernant les chiffres

En général, dans un texte écrit publié sur papier, les nombres doivent s’écrire en toutes lettres. Mais l'usage courant et la publication en ligne ont modifié cette habitude et les nombres sont souvent écrit en chiffres.
Toutefois, les nombres entiers inférieurs ou égaux à 10 et les nombres entiers en début de phrase doivent s’écrire en toutes lettres, à l’exception, en général, des nombres suivis d’unités de mesures, de sommes d’argent, ou de pourcentage, des nombres indiquant l’heure, de la numérotation des pages et des paragraphes et des dates.
Une exception existe pour les textes juridiques dans lesquels les nombres sont parfois écrits d’abord en chiffres, puis en toutes lettres entre parenthèses.
Certaines règles typographiques exigent d'ailleurs d’écrire les nombres en chiffres et non en lettres. Dans ce cas, les chiffres arabes sont habituellement utilisés pour les heures, les numéros de téléphone, les adresses (numéros de rue et codes postaux), les très grands nombres et les chiffres romains pour les siècles, les arrondissements et les noms de rois.
Les nombres supérieurs ou égaux à 1 000 s’écrivent par tranches de trois chiffres, séparés par un espace insécable, sauf les dates, les numéros de page, les codes postaux et les cotes de documents qui s’écrivent d’un seul bloc. Pour la France, l'écriture des sommes d’argent exige que le nombre s’écrive par tranches de trois chiffres séparées par un espace insécable et qu'il soit suivi (et jamais précédé) de l’indication de la monnaie soit en enter, soit en abrégé. Pour les abréviations de noms de monnaie, l'usage veut que le code ISO 42-17 soit utilisé. (Source : https://www.guide-typographie.com/caracteres_nombres.htm)

L'utilisation de l’italique

L’italique permet de différencier facilement une partie d’un texte d’une autre. L'utilisation de l'italique se limite aux titres d’œuvres globales (ouvrage, album, recueil, etc. alors que les titres de chansons, de chapitres, poèmes, etc., s’écrivent entre guillemets), aux mots étrangers et aux citations dans certains cas même si les guillemets sont plus souvent utilisés.
Pour les citations dans une langue étrangère par exemple lorsque l’on cite une expression ou un nom d’organisme, ou encore une phrase, un passage, etc. en langue étrangère, il convient de le mettre en italique. Mais, pour un nom d’organisme, le sigle correspondant ne se met pas en italique.
Si l’expression à mettre en italique est insérée dans un texte en italique, elle doit être écrite en romain.
Les mots et expressions empruntés à une langue étrangère s’écrivent en italique par exemple open source), sauf dans les cas où le mot est considéré comme intégré à la langue française (par exemple ad hoc). Malgré tout dans ce dernier cas, de nombreuses exceptions existent et il s'agit plus d'une convention que d'une règle. Par contre, les noms latins utilisés en botanique s’écrivent en italique.
Les titres des expositions, manifestations, concours, campagnes, etc. se mettent en italique.
Pour le titre en français d’une conférence (assimilable au titre d’un article dans une publication), l'usage ne prévoit pas d’italique, mais des guillemets. Si le titre de la conférence est dans une langue étrangère, le titre doit être en italique et entre guillemets.
Par contre, les noms assimilés à des noms de lieux ne prennent pas d’italique.
Les noms de navires et de véhicules spatiaux se mettent en italique alors que les noms de marques, d’entreprises, de réseaux sociaux et de fondations ne se mettent pas en italique.
Les noms de notes de musique s’écrivent en italique (par exemple le la) sauf lorsqu'ils sont intégrés au titre d’une œuvre musicale qui n'entraîne aucun changement typographique.
Enfin, pour les symboles dans les formules de physique, les lettres (latines ou grecques) qui représentent une grandeur dans une formule de physique doivent être en italique. 

Règles concernant le format et la présentation

Ces règles sont de moins en moins utilisées car les publications se font de nos jours beaucoup en ligne, toutefois les normes universitaires prévoient pour l'impression papier : le format A4 qualité extra-strong 80 g non transparent. Disposition : portrait, écrire sur un seul côté et utiliser une page nouvelle pour chaque partie, titre, chapitre ; un espacement de 1,5 interligne ; une mise en page avec justifier, une police très lisible (comme par exemple Times New Roman) taille : 12 ; des marges gauche : 35 mm, droite : 20 mm, haut et bas : 25 mm ; une pagination qui distingue les pages de couverture (l’enveloppe extérieure = 4 pages) et la page de titre, à l’intérieur avec une numérotation qui commence à la page suivante = page 1 ; une table des matières située en début d’ouvrage qui comporte la liste des parties, chapitres, bibliographie, illustrations ainsi que toutes les autres indications du dossier, le tout avec une pagination à droite et les documents cités sont énumérés dans la partie bibliographie après le texte principal. (Source : https://lyc-monod-clamart-thucydide.ac-versailles.fr/wp-content/uploads/sites/248/2018/07/TAPUSCRIT.pdf)

Conclusion

En rédaction comme en traduction, les règles typographiques sont tellement nombreuses qu'il est préférable de parler de conventions. Elles évoluent beaucoup au fil du temps car la publication de contenus se fait de plus en plus en ligne. Mais, dans tous les cas, les règles, conventions ou codes en matière de typographie doivent permettent une lecture plus facile des documents et doivent donc correspondre aux supports utilisés. Les différences entre les langues sont nombreuses et une adaption, quant elle est possible, est toujours nécessaire. Malheureusement, dans certains cas (les logiciels et les sites Web notamment), ces adaptations n'ont pas été prévues pour les différentes langues et le rendu est souvent décevant. Dans une même langue, de nombreuses différences existent aussi entre les pays comme la Belgique, la France ou la Suisse. Mais, en matière de typographie les principales différences se situent aux niveaux des clients qui ont des exigences très variées qui doivent être respectées en traduction ou rédaction professionnelles.

Règles typographiques
Langue française
Espace insécable
Italique
Caractère gras
Police de caractère
Guillemets
Mise en page
Pagination

Stéphanie Cordier   -   Traductrice   -   Translator   -   Übersetzerin

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