OPTIMISATION DU RÉFÉRENCEMENT POUR LES CONTENUS MULTILINGUES TRADUITS

Avril 2023

Thème : informatique et optimisation pour les moteurs de recherche (SEO) des sites en plusieurs langues

AVRIL 2023 : MISE À JOUR DE L'ARTICLE SUR L'OPTIMISATION DU RÉFÉRENCEMENT POUR LES CONTENUS MULTILINGUES TRADUITS

La création d’un site Web en plusieurs langues revêt différents aspects en lien avec le SEO (Search Engine Optimization ou optimisation pour les moteurs de recherche), comme la balise hreflang, l’URL multilingue ou le module de switch de langues, mais seuls ceux qui concernent la traduction seront abordés dans ces explications. Ainsi, les thèmes les plus spécifiques englobent la localisation des mots-clés, des métadonnées, de la méta description et des contenus. Un site peut être multilingue ou multirégional pour certaines langues, dont le français fait partie, avec des régionalismes et des différences entre les différents pays où la langue est parlée. (Source : https://developers.google.com/search/docs/fundamentals/seo-starter-guide?hl=fr et https://www.bing.com/webmasters/about).

Recherche de mots-clés

Le premier point vraiment important avant la traduction des contenus concerne les mots-clés et les métadonnées.
Avant de traduire les mots-clés, il convient au préalable de déterminer ceux qui nécessitent une traduction dans une langue cible car ils peuvent varier d’un pays à l’autre, que la langue parlée soit la même ou non. Par exemple même en français en fonction du pays cible, les mots-clés ne seront pas nécessairement les mêmes pour la France, la Suisse ou la Belgique.
En cas de localisation d’un site allemand pour la France les mots-clés ne seront pas forcément les mêmes. Il faut donc d’abord procéder à une recherche avant de les traduire. Pour commencer, le plus simple est de faire sa liste de mots avec son propre vocabulaire. Ensuite, il faut s’imaginer à la place du public ciblé et analyser ce que font les concurrents en profitant de leurs suggestions.
Enfin, il faut étudier le potentiel de chaque mot-clé sur la liste. L’étude des mots-clés comprend le nombre de recherches par mois, le trafic généré, la concurrence… Il faut se concentrer sur les mots-clés de niche donc moins concurrentiels. Plusieurs outils permettent de réaliser cette recherche et la plupart des navigateurs peuvent rechercher des mots sur une page Web. Le plus pertinent consiste à trouver des mots-clés dits secondaires pour améliorer le positionnement du mot-clé plus global. Les recherches associées de Google permettent de les identifier.
En reliant les mots-clés issus de ces recherches associées il est possible de former des articles, puis de créer des pages. Si un mot-clé est très concurrentiel, il faudra créer plusieurs pages avec un lien sur la page globale afin d’avoir plus de poids que la concurrence car la bataille pour le positionnement est alors plus dure.
Une fois ces mots-clés identifiés dans la langue cible pour le public et le pays visé, il faut rédiger l’article en les utilisant. On comprend alors aisément pourquoi une simple traduction ne suffit pas et qu’il faut bien se mettre à la place du public visé pour trouver les bons mots-clés et ne pas juste traduire ceux issus de la recherche dans la langue cible (source : https://www.redacteur.com/blog/outils-trouver-des-mots-cles/ et https://www.keyweo.com/fr/blog/conseils-choisir-mots-cles-seo/).

Balise titre

Ce sera également le point de départ servant à générer la balise titre (ou Meta Title en anglais) car elle reprend le mot-clé et plus largement l’expression-clé qui se trouve au début du titre sur la page dans la limite de 70 caractères et une douzaine de mots (source : https://smartkeyword.io/seo-on-page-balise-title/). Il ne faut pas non plus qu'elle soit trop courte, ce qui signifie qu'elle doit contenir au minimum 30 caractères. La balise titre est utilisée pour décrire le contenu d'une page et elle sert à envoyer les informations aux moteurs de recherche. La même logique s’applique à l’URL traduite avec les mots-clés en premier en restant la plus courte possible.
Une bonne façon d’identifier les mots et expressions-clés dans la langue cible consiste à faire une recherche d’informations par secteur d’activité. On repère ainsi les sites qui apparaissent en premier dans le positionnement. Certains outils gratuits ou payants font la recherche à votre place, mais ensuite vous devrez les trier. Il s’agit d’outils d’auto-suggestion comme Keyword Planner de Google fournissant une liste en général exhaustive de mots-clés.
Peu importe la façon de procéder, il faut retenir que le point de départ est le titre et ce principe s’applique aussi à la traduction. Comme les mots-clés ne sont pas forcément les mêmes dans la langue cible ou le pays de destination, la simple traduction du titre ne suffira généralement pas à optimiser le contenu traduit pour les moteurs de recherche. À cet effet Google Trends (source : https://trends.google.fr/home) est un outil intéressant pour les recherches concernant le monde entier. Cet outil présente les recherches à la mode du moment, tous les secteurs d’activité ne sont donc pas forcément concernés, mais son utilisation ou sa consultation donnent tout de même des pistes de réflexion utiles. Ensuite, il suffit d’adapter au domaine concerné et de voir ce qu’il est possible de transposer ou pas à l’aide des sujets associés. En 2021 par exemple, le mot le plus recherché était « Euro 2021 » qui malheureusement ne peut pas s’appliquer à tous les sujets traités, mais qui peut servir éventuellement pour attirer vers un autre thème lié.
On parle plus dans le cas d’un site multilingue de recherche d’équivalence de mots que de traduction stricte des mots-clés, qui comme nous venons de le voir, est rarement pertinente.

Traduction avec une valeur ajoutée

En plus de la traduction, il faut impérativement apporter une valeur ajoutée en faisant une recherche pointilleuse des équivalents dans la langue cible afin de donner la même visibilité au site traduit qu’au site d’origine dans son pays. Car faire traduire un site sans lui donner de visibilité n’a aucun sens. Les compétences du traducteur ne doivent donc pas se limiter simplement à la langue, mais aussi au marketing, à l’informatique et à l’optimisation pour les moteurs de recherche. La traduction automatique quant à elle ne permet pas d’apporter de telles compétences et se contentera de donner un résultat plus ou moins approximatif se limitant strictement à traduire tous les mots d’une langue source vers une langue cible. Le traducteur professionnel ajoute ici son savoir-faire et surpasse largement les compétences de la machine et de l’Intelligence artificielle (IA ou Artificial Intelligence, AI en anglais). Pourtant de nombreux sites Web sont traduits automatiquement par les différents outils proposés gratuitement ou non ce qui limite considérablement la visibilité dans le pays de destination et vers le public ciblé. Certes le coût est souvent faible voire nul, ce qui n’est pas le cas de la traduction professionnelle, mais le résultat est quasiment sans effet.

Traduction et localisation des contenus

Une fois la sélection puis la traduction, et surtout la localisation, des mots-clés, des titres et des métadonnées terminées, il est possible (seulement) de s’intéresser aux contenus. La démarche est sensiblement la même que pour les mots-clés. Il faut d’abord analyser les habitudes de navigation des utilisateurs ciblés dans le pays de destination qui ne seront probablement pas les mêmes que dans le pays d’origine du site.
Les statistiques de visiteurs, l’utilisation des réseaux sociaux et la façon de les utiliser sont par exemple de bonnes sources d’information à cet effet.
Une fois cette recherche et cette étude effectuées, la traduction à proprement parler peut être réalisée par un traducteur professionnel dont la langue cible est sa langue maternelle conformément aux habitudes et aux règles de la profession. Il faut ensuite respecter quelques règles de base pour optimiser le référencement avant de publier la localisation du site. Il faut notamment utiliser des URL dédiés aux nouvelles pages traduites. Cela permet aussi d’éviter les pénalités pour d’éventuelles détections de contenus dupliqués. Les indicateurs de langues pour les URL dédiées ainsi créées sont de bons outils complémentaires, bien que non nécessaires. Ils peuvent être utilisés différemment si par exemple des sous-domaines sont créés ou si un nouveau nom de domaine est déposé suivant le pays, par exemple .fr pour la France ou .de pour l’Allemagne. Mais, l’indicateur de langue qui devrait diriger l’utilisateur vers la bonne page ou le bon domaine automatiquement n’est pas toujours compris correctement par les moteurs de recherche alors il convient de rester prudent concernant son utilisation.
En plus ou à la place des indicateurs de langue, il est possible d’utiliser les balises hreflang qui s’intègrent dans l’en-tête de la page du site d’origine (dans la langue source). Pour plusieurs régions, il est envisageable d’ajouter plusieurs attributs à la balise hreflang. Mais, ce processus est compliqué et long alors dans ce cas également il vaut mieux bien y réfléchir avant de l’appliquer.
La règle de base par contre est de rédiger une page par langue et de ne pas mélanger plusieurs langues sur une même page du site Web. C’est aussi une bonne chose dans le cas où le site permet aux utilisateurs de générer des contenus sous forme de commentaires. Avec une page par langue les contenus rédigés par les utilisateurs seront automatiquement déposés sur les bonnes pages.
Une fois toutes les pages créées, rédigées et optimisées au niveau du contenu et des mots-clés dans les différents langues, régions ou pays, il faut encore vérifier qu’elles se chargent rapidement en procédant à la publication. Les moteurs de recherche analysent les temps de chargement il faut donc contrôler que la localisation d’un site ne le pénalise pas s’il met trop de temps à se charger. L’installation d’un plug-in de mise en cache des pages peut être un outil intéressant à utiliser si besoin. Source : https://www.definitions-marketing.com/definition/localisation-site-web/

Adaptation des produits et services au marché cible

Dans le cas d’un site de commerce en ligne avec plusieurs gammes de produits, la réalisation préalable d’une étude de marché dans le pays ciblé peut s’avérer nécessaire car tous les produits ou services vendus n’intéressent pas forcément les utilisateurs du nouveau pays. Parfois, leur vente peut même être interdite dans le pays de destination. Les aspects juridiques ne doivent pas non plus être négligés.
Les traductions des conditions générales de vente par exemple doivent se faire dans le respect de la législation locale. Une vérification par un juriste peut être aussi nécessaire pour éviter les mauvaises surprises. Encore une fois, la traduction automatique n’est pas non plus adaptée à ce genre de problématiques. Un traducteur spécialisé est vivement recommandé. Même si tous les produits proposés peuvent être légalement vendus dans le pays de destination, parfois leurs noms doivent être modifiés en conséquence afin de ne pas être offensants ni vulgaires dans la langue cible. Cela peut arriver et il faut donc y prêter attention sinon jamais le produit ne se vendra. Une bonne traduction doit respecter tous ces aspects parfois complexes et pouvant nécessiter l’intervention d’autres professionnels afin de remplir le rôle souhaité et donc d’être aussi efficace sur le marché ciblé que dans le pays d'origine du site.
Selon les modes, certaines couleurs ou types de vêtements peuvent par exemple n’avoir aucun intérêt dans un pays étranger. Ces points doivent aussi être pris en compte afin de ne pas essayer inutilement de vendre des vêtements d’hiver dans un pays au climat très chaud. Dans un pays déterminé, la saisonnalité peut être aussi un critère dont il faut tenir compte.

Respect des règles pour un bon référencement et mises à jour régulières

Un site traduit devra être mis régulièrement à jour. Le rôle du traducteur n’est donc pas juste ponctuel. Les réseaux sociaux ne devront pas non plus être oubliés afin de rester proche du grand public, le cas échéant. Par conséquent, les contenus devront aussi être adaptés selon la même logique.
En conclusion, il faut retenir que la localisation d’un site Web doit répondre à plusieurs règles de base techniques, mais le ciblage des utilisateurs est indispensable afin d’améliorer leur expérience.

Site multilingue et site international, les différences à prendre en compte

Un site multilingue va plus loin qu’un site que l’on pourrait qualifier d’international. Le site international s’adresse à des utilisateurs qui parlent plusieurs langues dans différents pays alors qu’un site multilingue concerne plutôt des utilisateurs qui parlent plusieurs langues dans un même pays. Cette différence doit être prise en compte pour tous les aspects vus précédemment afin d’établir une stratégie de mots-clés, de métadonnées et de contenus qui sera très probablement différente.
Par exemple, La Suisse a plusieurs langues officielles comme le français qui est lui-même parlé dans plusieurs pays et continents (Europe et Canada). Une localisation d’un site étranger en français ou la traduction en français d’un site pour la Suisse écrit à l’origine en Suisse mais en Allemand ne suivront probablement pas le même cheminement et le résultat devrait être logiquement différent.
Il faut aussi penser à la devise choisie, à la conversion éventuelle des unités utilisées pour compléter la localisation parfaite du site. Les règles de ponctuation et la présentation des nombres font partie du travail habituel du traducteur professionnel et ne diffèrent pas dans ce cas des standards classiques de la profession.
Certains sites limitent le nombre de caractères par manque de place et ce point est vraiment un problème pour passer de certaines langues à une autre, comme de l’anglais ou de l’allemand au français. Si jamais il est impossible de rallonger le nombre de caractères en français, il est souvent préférable de ne pas traduire certains mots (dont le tri devra être fait au préalable) plutôt que d’utiliser des abréviations qui sont la plupart du temps mal comprises par les utilisateurs et qui seraient de toute façon totalement inefficaces en matière de SEO. Une autre solution pourrait consister à l'ajout de la traduction à un autre endroit de la page dans le cas de bouton à traduire dont la taille ne pourrait pas être augmentée. Plusieurs options existent, mais il faut les analyser au cas par cas afin de choisir celle qui peut être appliquée en fonction des limites de place.
Pour ne pas décrédibiliser un site, il convient aussi d'éviter de le faire traduire partiellement. Nous avons vu qu’il faut sélectionner les mots-clés et les contenus à traduire, mais les éléments de contexte doivent être préservés dans le nouveau site traduit. Ainsi, les menus, les documents, les images, les newsletters, les informations… doivent aussi être traduits et/ou localisés.
Qu’il s’agisse d’un site international ou multilingue, l’expérience des utilisateurs doit être aussi complète dans la langue source que dans les langues cibles. Le visiteur doit pouvoir disposer de tous les éléments proposés dans sa langue et pas uniquement de quelques passages traduits sinon il ne verra pas l’intérêt pour lui et se tournera plus volontiers vers un site concurrent de son pays d’origine écrit directement dans sa langue maternelle ou pire vers un site concurrent mieux traduit !

Conclusion

Un bon référencement à l’étranger n’est pas aussi simple à obtenir et pourra aussi évoluer dans le temps. Il convient donc de revoir régulièrement les choix faits lors d’une localisation pour s’assurer que le site reste bien la référence sur les moteurs de recherche selon leurs règles qui évoluent aussi dans le temps. Ajouter uniquement les traductions de nouveaux produits ou services ne sera bien souvent pas suffisant. Et le processus d’analyse et de réflexion expliqué ci-dessus devra souvent être revu afin que le site reste visité. L’architecture du site devra aussi probablement être revue régulièrement pour répondre aux attentes des utilisateurs, des acheteurs potentiels et des visiteurs. L’approche de marketing digital qui est liée à la localisation ne devra jamais être oubliée, même pour de simples mises à jour.
L'optimisation des pages pour les appareils mobiles comme les smartphones et les tablettes ne devra pas non plus être négligée pour les pages traduites.
Pour les images, il sera parfois préférable pour des raisons diverses d’utiliser d’autres photos, d’autres documents à télécharger que de traduire ceux existants.
L’approche d’un autre pays demande donc de bien y réfléchir au préalable et le traducteur choisi doit être impérativement formé à toutes les bonnes pratiques du SEO sinon la traduction ne servira malheureusement pas à grand chose. L’optimisation pour les moteurs de recherche est vraiment devenue complexe et les facteurs liés aux différences entre pays, régions et langues compliquent encore plus l’efficacité de sa réalisation.
Toutefois le SEO multilingue permet réellement d’améliorer le trafic car environ 70 % des utilisateurs utilisent une autre langue que l’anglais pour surfer ce qui est loin d’être négligeable. Une fois de plus l’informatique, les langues et le marketing sont étroitement liés ce qui renforce encore l’importance de choisir le bon traducteur professionnel pour vos projets de localisation de site avec une optimisation pour les moteurs de recherche multilingue.
L’augmentation du trafic à la clé peut être spectaculaire alors autant ne pas s’en priver.

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Stéphanie Cordier   -   Traductrice   -   Translator   -   Übersetzerin

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